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26 janvier 2018 5 26 /01 /janvier /2018 09:59

Un grand merci à Blaq out pour m’avoir permis de découvrir deux films animés réalisés en 2015 et 2011 par la réalisatrice roumaine Anca Damian, pour deux témoignages reportages sur deux hommes aux parcours opposés.

Le voyage de monsieur Crulic – Crulic - drumul spre dincolo - Crulic - La route vers l'au-delà

L’histoire vraie de Claudiu Crulic, un roumain de 33 ans, injustement accusé par les autorités polonaises de vol, qui s’est laissé mourir de faim en prison en 2008. De l'au-delà, il relate sa vie, de sa naissance en passant par sa jeunesse, sa femme et le terrible drame qui l’amène vers la mort en protestation pour proclamer son innocence, dont les conséquences diplomatiques auront de lourdes répercutions politiques entre les deux pays.

Une narration très originale avec le témoignage de l'au-delà de la victime qui relate sa vie et sa mort. Ainsi, une dimension émouvante nous prend aux tripes sur l’injustice qui l’a frappé, et révèle ainsi les pratique policières et judiciaires polonaises dignes héritages communistes qui ont la vie dure dans les pays de l’Est.

J’ai été très touché par le traitement graphique, composé de mélange dessins et photos dans une animation parasitée telle les émotions vibrantes de souvenirs douloureux d’une fin moyennement heureuse pour une fin terrible.

Avec les voix de Vlad Ivanov, Jamie Sives et Sandrine Bonnaire.

La montagne magique – Czarodziejska góra

Dans les années 60, polonais ayant fuit le régime communiste, Adam Jacek Winker se réfugie en à Paris. Marié avec Maria et père d’une petite Anna, il part en 1985 sous le nom d’Ahdam Khan en Afghanistan combattre les soviétiques après l’invasion du pays en 1979. Après bien des dangers, il fini par se joindre aux moudjahidines et leur chef de guerre, le commandant Massoud. Avec eux, il se bat et partage les souffrances et la mort.

Témoignage particulièrement intriguant de la part d’un homme dont l’anti communiste militant est allé se battre aux côtés des islamistes, comme les russes blancs, dans sa cause du combat pour la liberté. En effet, l’URSS ayant envahit un État de droit, et s’est comporté comme toujours avec sa brutalité barbare, dont la défaite provoquera sa salutaire chute.

Cependant, le discours justifiant auprès de sa fille Anna de son engagement avec les moudjahidines, et son admiration sans faille pour leur commandant, est stupéfiant. J’ai toujours été sidéré par cette engeance pour Massoud, chef de guerre islamiste, tué par Ben Laden, comme il l’aurait fait, et qui l’un comme l’autre, coupable du 11 septembre et des autres attentats. Massoud, criminel de guerre, coupable de crime contre l’humanité, massacreur de Kaboul, imposant la terrible charia, rêvait de porter le djihad en Europe et d’éradiquer les infidèles occidentaux… Que dirait cet Adam si sa fille Anna était tuée au Bataclan ?

Film étonnant donc, qui ne dit pas que ce moudjahidine n’est rien d’autre qu’un djihadiste. Ainsi, Adam Jacek Winker a été alpiniste, journaliste et photographe, militant et partisan de la guerre contre les soviétiques. Une narration qui trouve son intérêt sur les motivations politiques, avec un témoignage sur la guerre d’Afghanistan. Une animation soignée et maitrisée dans un assemblage de styles et de genres, intégrant des extraits de films et des photos réelles d’Adam Winkler.

Avec les voix de Christophe Miossec, Jean-Marc Barr, Jerzy Radziwilowicz, Lizzie Brocheré et Julia Kijowska.

Le film Le voyage de Mr Crulic / La montagne magique, distribué par Blaq out, est disponible dans les meilleurs bacs depuis le 3 octobre 2017 en DVD. Il est proposé en version sous-titrée pour sourds et malentendants. Dans les suppléments, un entretien avec Theodore Ushev, directeur artistique sur La montagne magique (texte sur l’intérieur du digipack), ainsi qu’un entretien avec la réalisatrice Anca Damian.

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24 janvier 2018 3 24 /01 /janvier /2018 09:53

Un grand merci à Koba Films pour m’avoir permis de découvrir cette petite comédie romantique tchèque, réalisée par Milos Smidmajer, sur un coup de foudre amoureux, et pour une belle visite de Prague.

En plus de son emploi aux Beaux-Arts de Prague, David Célibataire de 33 ans, aide son père photographe, et vit encore chez maman divorcée. David fait la rencontre de Tereza d’une vingtaine d’année, à travers la vitrine d’une boutique dont ses talents de décoratrice l’inspire pour les photos de femmes nues de son père. Pour David, c’est le coup de foudre pour la belle jeune femme qui vit en couple avec Igor son partenaire d’acrobatie et en partance pour une tournée aux États-Unis. Une course contre la montre pour séduire la jeune femme s’engage pour David.

Sur un récit est assez classique d’un coup de foudre entre un trentenaire vieux garçon aux fantasmes d’adolescent moyen, et une jeune femme déjà en couple avec un avenir artistique certain, dont la cour va s’avérer difficile dans la concurrence avec le compagnon, ce joue une comédie sur un rythme endiablé dans un environnement artistique entre le musée, la ville et les créations de devantures et d'acrobaties.

Si cette gentille comédie ne brille pas par son originalité, elle nous offre cependant une belle balade carte postale dans la superbe ville de Prague. On pourra regretter une insistance lourde sur la nudité des jeunes femmes sans grâce ni subtilité, et les propos sexistes. L’humour est heureusement au rendez-vous dans les péripéties, gags et courses poursuites, d’une réalisation vive, alerte et pétillante.

Avec Václav Jílek et la belle Denisa Nesvacilová, Rostislav Novák Jr., Vladimír Kratina, Tatjana Medvecká et Marek Vasut, Oldrich Vlach, Robert Russell et Hana Vagnerová, Miroslav Táborský, Filip Kankovský et Tereza Bebarová, Zdenek Zák, Josef Náhlovský, Matous Ruml et Marie Málková, Ljuba Krbová, Tereza Valtová et Jana Dolezelová, Pavlína Smídmajerová, Petr Sojka et Tereza Vojtková.

Le film N’oublies pas que je t’aime, distribué par Koba Films, disponible dans les meilleurs bacs dès le 7 février 2018 en DVD. Il est proposé en version française.

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23 janvier 2018 2 23 /01 /janvier /2018 11:30

Comédie dramatique assez classique d’Amanda Sthers, pour son deuxième long-métrage, pour nous entrainer dans une satire de classe sociale surannée entre bons mots et mépris.

Anne et Bob Fredericks, un couple d’américains fortunés récemment installé à Paris, s’apprêtent à donner un grand dîner, et convient douze invités triés sur le volet, réunissant la haute société anglaise, française et américaine. Mais lorsqu’Anne réalise qu’un treizième couvert est posé pour Steven, le fils du premier mariage de Bob, elle panique. Elle demande à Maria, sa domestique, d’enfiler une robe et de se faire passer pour une riche amie espagnole. Maria se retrouve assise à côté de David Reville, un expert en art issu de la noblesse britannique. Aussi quand, sous le charme de Maria, il la recontacte le lendemain, révéler sa véritable identité est impossible. Une romance qui va faire trembler les valeurs élitistes et le mariage d’Anne.

Avec beaucoup d’aisance et d’humour noir, ce vaudeville sociétal théâtralisé, est d’un classicisme suranné un tantinet manichéen. Je me suis amusé à quelques joutes et quiproquos, sur la naïveté et la bétise humaine que ne renierait pas un Luis Bunuel. Cependant, le récit n’arrive jamais à décoller d’une ambiance terne et passive, avec une évidemment prévisible, tout comme le reste de la trame qui n’apporte aucune originalité ni rebondissement susceptible de nous sortir d’un ronronnement général avec une galerie de portraits souvent caricaturaux.

S’il se laisse suivre parfois avec plaisir par le jeu des interprètes, j’en suis resté sur ma faim. Ainsi, la mise en scène en trois actes est soignée, côté cour du repas et ses préparatifs, côté jardin avec la cour assidue et ses conséquences, qui suit un protocole classique et maitrisé quelque peu trop lent avec ce manque de peps.

Avec Toni Collette (Hector et la recherche du bonheur), Harvey Keitel (Youth) et Rossy de Palma (3 mariages de trop), Michael Smiley (Black sea), Tom Hughes et Violaine Gillibert (La fille de Brest), Stanislas Merhar, Ariane Seguillon et Sue Cann, Beatrice Ecaterina Mujdei, James Foley et Brendan Patricks, Tim Fellingham, Josephine de la Baume et Sonia Rolland, Ginnie Watson, Noah Labastie et Eric Zorgniotti.

 

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23 janvier 2018 2 23 /01 /janvier /2018 09:59

Un grand merci à Blaq out pour m’avoir permis de découvrir ce documentaire réalisé en 2001 par Sólveig Anspach (Reykjavik, des elfes dans la ville), ainsi que deux autres documentaires sur une thématique commune sur les droits de l’homme dans la paix comme dans la guerre.

Made in the USA, est un documentaire réalisé en 2001, sur l’affaire Odell Barnes. Reconnu coupable de torture, viol et meurtre d'Helen Bass survenu le 29 novembre 1989 à Wichita Falls, condamné à mort et exécuté le 1er mars 2000 à Huntsville, au Texas. Avec un lourd passif de vols et agressions, deux viols et violences sur une femme enceinte avec tentative de viol, son dossier bien chargé, une enquête bâclée et manipulée, et une mauvaise défense, Barnes n’a eu aucune chance face aux jurés.

Un étonnant documentaire de la part de Sólveig Anspach et de la journaliste Cindy Babski, qui revient dans une contre-enquête sur les pièces à convictions, autopsies et témoignages à charges. Le reportage tente de démontrer jusqu’au moindre détail, sinon à une innocence, du moins afin de prouver une justice pervertie. Une enquête inintéressante, bien que fastidieuse et confuse, répétitive et finalement peu convaincante, ni sur l’innocence ni sur la culpabilité, et des argumentaires qui passent mal quand à mettre à égalité le sort des meurtriers et des victimes. Quand le combat contre la peine de mort importe peu  que le prévenu soit coupable ou non,  que la justice soit faillible ou pas.

Sarajevo, paroles de casques bleus, réalisé en 1995, sans lequel ce documentaire s’intéresse aux soldats Casques bleus en Bosnie durant la guerre (1992-1995), venus de divers pays et corps d’armées, qui explicitent leurs missions d’observations, pris entre deux feux, sans moyens d’interventions.

Un très intéressant reportage sur ces soldats de la paix, qui ont souvent payés d’humiliations et de leurs vies (167 casques bleus tués, dont 84 français durant leur mission, et plus de 700 blessés), pour tenter de maintenir, sinon la paix, au moins un statut quo, le plus souvent inutile, enlisant un conflit dans la durée sans empêcher les exactions de part et d’autres, et les civiles toujours les victimes. Cependant, les casques bleus sont pas été exemptent de tout reproche avec les scandales sexuels qui ont tâchés leur honneur et morale, avec la DynCorp, dénoncée par Kathryn Bolkovac, relaté notamment dans Seule contre tous.

Bistrick, Sarajevo, réalisé en 1995, nous plonge à Sarajevo durant le siège de la ville sous les tirs de snipers, la peur et la mort au quotidien. Des habitants assiégés relatent leurs vécus, leurs relations avec les casques bleus, ainsi que leurs espoirs et craintes dans une guerre longue et meurtrière qui n’en voyait pas la fin. Avant de rentrer en France après son reportage sur les casques bleus, Sólveig avait emporté ces témoignages chargés d’émotions.

Issu du Coffret Sólveig Anspach intégrale entre ses longs métrages : Haut les cœurs ! + Stormy weather + Back soon + Louise Michel, la rebelle + Queen of Montreuil + Lulu femme nue + L'effet aquatique + Sandrine à Paris + Made in the USA + Reykjavik, des elfes dans la ville, et 19 films documentaires, ainsi qu’un livret exclusif de 112 pages regroupant la parole de Solveig Anspach sur les films de sa carrière.

Le documentaire Made in USA, distribué par Blaq out, est disponible dans les meilleurs bacs depuis le 1er décembre 2017 en DVD.

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21 janvier 2018 7 21 /01 /janvier /2018 10:15

Un grand merci à Optimale pour m’avoir permis de découvrir cette série de 8 épisodes de 23 minutes, réalisée en 2016 par Morgan Jon Fox, qui après quatre long-métrages, suit le quotidien de jeunes gays dans une période de choix amoureux et artistiques.

Habitants un appartement dans le quartier huppé de Memphis, Billy et Daniel, deux meilleurs amis cherchent un colocataire pour payer le loyer. Avec leur amie Emily, amoureuse en vain de Billy depuis leur enfance, passent des entretiens de candidats selon des critères stricts d’orientation gay, de revenus et mode de vie. Ainsi, ils essayent de s’insérer dans la communauté artistique Queer de la ville, avec toutes les difficultés d’une ville chère, de créations artistiques et relationnelles. Billy réalise un court métrage avec ses amis, promesse d'un avenir professionnel artistique.

Dans un style très personnel d’une évanescence planante un peu irréelle, sur un récit nombriliste et bohème, la trame nous conte le quotidien de jeunes artistes gays qui tentent de s’affirmer, avec les difficultés pour trouver l’âme sœur et une perspective d’avenir. Entre le jeu répétitif et la sélection d'un colocataire, et le tournage du court-métrage, nous suivons les relations amoureuses entre ruptures et coups de foudre, les joies et les déceptions, d'un groupe d'amis très soudés.

Une plongée dans un univers underground, loin de laisser indifférent, tant les protagonistes sont attachants. Une réalisation qui trouve son originalité de ton comme dans l’écriture du récit, pour une mise en scène sobre et soignée, d’une société artistique et intello qui tente de sortir d’une sorte de brume de l’indécision d’un passage à la vie adulte et responsable.

Avec de jeunes interprètes de talents, Jordan Nichols, Seth Daniel et Leah Beth Bolton, Chase Brother et Delvy, Jacob Rickert, Tristan M. Garner et Ryan Masson, Joseph Carr et Tristan Andre Parks, Lindsey Roberts et Brantley Ellzey, Julien Baker et Lisa Sanchez-Sullivan, Phil Darius Wallace et Homo Riot.

Le film Petite amie, distribué par Optimale, est disponible en DVD dans les meilleurs bacs depuis le 23 novembre 2017. Il est proposé en version originale anglaise sous-titrée français.

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20 janvier 2018 6 20 /01 /janvier /2018 15:42

Après avoir découvert avec un immense plaisir les aventures de Jumanji : bienvenue dans la jungle, je me aussitôt plongé dans la version originelle réalisée en 1995 par Joe Johnston (Captain america : first avenger), qui adaptait le livre pour enfants de Chris van Allsburg, qu’honte à moi je n’avais pas encore vu, et que ce petit rattrapage m’a comblé de joie.

En 1869, deux enfants enterrent dans la peur, une malle mystérieuse. Cent ans plus tard en 1969, lors de travaux de voirie à Brantford, le jeune Alan Parrish découvre dans la boite un jeu Jumanji. Avec son amie Sarah Whittle, il commence une partie, mais il est rapidement aspiré. En 1995, les jeunes orphelins Judy et Peter Shepherd emménagent avec leur tante Nora dans l’ancien manoir d’Alan laissé à abandon.

Intrigués par un son étrange de roulements de tambour venant du grenier, découvre le Jumanji, et commencent la partie, déjà commencée 26 ans plus tôt par Alan qui revient à l’âge adulte. Reste à finir la partie avec Sarah adulte en découvrant ce qui s’est passé depuis toutes ces années, et de nombreux dangers sortis du jeu bouleversant la ville.

Si tu ne vas dans la jungle, la jungle viendra à toi. Un vrai beau film d’aventure fantastique et un vrai régal d’une histoire riche et rythmée, avec une belle dose d’humour et d’émotion, de péripéties et de gags à volontés qui nous entrainent dans une folie pure de boite de pandore d’un jeu diabolique. Ainsi, touchant plusieurs générations de victimes, ce jeu maléfique donne une passionnante dramatique à la R. L. Stine et Stephen King, qui combine tous ce que les films d’horreurs pour adultes à la sauce ado avec autant d’efficacité. Ayant vu les deux versions, force est de constater que sans être une suite ni une reprise, le point commun étant bien sûr le jeu et le piège d’une partie à finir et à gagner, font qu’ils se valent dans leur qualité.

J’éprouve une sympathie pour cette version originelle avec une angoisse et une émotion plus forte, tant pour les protagonistes que pour les parents et amis eux aussi victimes de Jumanji, mais aussi avec l’histoire d’amour entre les enfants devenus adultes, et enfin cette partie joué entre générations différentes. Une très belle réalisation, sur une excellente mise en scène et des rebondissements à profusion, des effets qui quelque peu désuet n’en sont que plus puissants encore, dans des décors super sympas.

A partir du roman pour la jeunesse de Chris van Allsburg, ce film de 1995 constitue le premier opus de la franchise Jumanji, suivi de Jumanji : bienvenue dans la jungle, en attendant un Jumanji 3 déjà annoncé, auquel Zathura: Une aventure spatiale du même auteur, réalisé en 2005 par Jon Favreau, se complète à la saga. Une série animée de trois saisons, de 1996 à 1999, inspirée du film avait suivi. Les dérivés n’avaient pas tardé avec jeux vidéo sorti en 1996 en cinq mini-jeux d'action différents inspirés des scènes du film.

Avec les excellents et marquants Robin Williams (La nuit au musée 3), Kirsten Dunst (Les figures de l'ombre), Bradley Pierce et Bonnie Hunt, Jonathan Hyde, Bebe Neuwirth, David Alan Grier et Carl Bentley, Patricia Clarkson, les jeunes Adam Hann-Byrd et Laura Bell Bundy, James Handy et Gillian Barber, Brandon Obray, Cyrus Thiedeke, Gary Joseph Thorup, Leonard Zola, Lloyd Berry, Malcolm Stewart, Annabel Kershaw et Darryl Henriques.

4 étoiles

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20 janvier 2018 6 20 /01 /janvier /2018 13:43

Biopic moyen de Joe Wright (Pan), sur un moment ultime dans la vie politique de Winston Churchill, dont le portrait bien flatteur joue sur les contrastes entre les divers belligérants d'alors pour décider de l'avenir du pays en défaite face aux nazisme.

Alors que l’Allemagne nazie envahit brutalement la Hollande et la Belgique puis déferle sur la France renversant les armées françaises, britanniques et leurs alliés, le gouvernement de Neville Chamberlain en est encore à se demander comment négocier une paix avec Adolf Hitler. Sous la pression, Chamberlain est poussé à la démission au profit de Winston Churchill, 65 ans, qui trépigne depuis des décennies à cette fonction. Il est nommé premier ministre le 10 mai 1940, à l’heure la plus grave de l’empire britannique, quand ses troupes se retrouvent bloquées à Dunkerque, sur le point d’être perdues.

Entre les divers complots de Chamberlain et Halifax, jusqu’au roi George VI, pour contrecarrer Churchill et imposer une hypothétique paix, la menace de voir les trois cents milles soldats britanniques entre les mains des nazis, Winston hésite à choisir la bonne attitude à prendre face à tous ses ennemis et adversaires. Avec le soutien sans faille de sa femme Clémentine, en faisant le bon choix de refuser de se soumettre et de tenter de rapatrier les troupes, Winston Churchill réussi l’impensable.

Film bien gentillet, glorifiant avec un humour tout british le moment crucial de la vie politique du pays d’un arriviste forcené, sur ses  d’hésitations bien compréhensibles. Cependant, si, indéniablement, à l’heure en effet la plus sombre de l’Histoire, Winston Churchill s’est trouvé être l’homme idéal qui fit les bons choix, il n’en est pas pour autant cet homme aussi sympathique que l’on nous dresse, même en justifiant sans honte la boucherie inutile des Dardanelles.

Cet homme « humaniste » qui qualifie avec raison Hitler de monstre, en oublie qu’il en était lui-même un, avec les camps de la mort en Afrique du Sud contre les Boers. Contrairement à ce qui est dit dans le film, il y a bien eu une contre offensive qui était prévue… sauf que le général anglais John Gort, par une lâcheté sans précédent, donna l’ordre de désertion de toute l’armée britannique, qui se retrouva piégée sur les plages de Dunkerque et de précipiter la défaite des alliées.

Un rembarquement qui réussie non par le sacrifice d’une garnison britannique à Calais, mais par la résistance héroïque de l’armée française pour contenir les nazis, et l’incroyable erreur militaire du général von Rundstedt. Pour la réalisation, particulièrement fastidieuse avec les coulisses de complots, de rencontres royales, de bons mots et discours sans oublier la balade en métro, la longueur excessive nuit à l’intérêt réel du film dont une demi heure en moins eut suffit.

Avec Gary Oldman (La planète des singes) et Kristin Scott Thomas (Suite française), Ben Mendelsohn (Black sea), Lily James (Baby driver) et Ronald Pickup (Indian Palace - Suite royale), Stephen Dillane (Zero dark thirty), Nicholas Jones et Samuel West, David Schofield, Richard Lumsden, Malcolm Storry et Hilton McRae, Benjamin Whitrow, Joe Armstrong et Adrian Rawlins.

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19 janvier 2018 5 19 /01 /janvier /2018 14:30

Un grand merci à Pyramide Films pour m’avoir permis de découvrir ce très émouvant film dramatique réalisé en 2017 par Hubert Charuel, qui aborde pour son premier long métrage, la situation d’un jeune paysan lors d’une épidémie animale et des conditions d’existence dans le monde rural que le réalisateur connait bien avec sa famille d’agriculteurs.

Ayant repris la ferme de ses parents en retraite, Pierre Chavanges trente cinq ans s’occupe de vaches laitières. Travail terriblement prenant, surtout avec l’épidémie de la vache folle qui touche la France dont il surveille ses bêtes avec sa sœur Pascale, vétérinaire. Quand une de ses vaches est à son tour infectée, Pierre dans une paranoïa, tente de cacher à tout prix pour tenter de sauver sa ferme et ses bêtes saines.

Un témoignage terriblement poignant du monde paysan, avec ce travail sans répit, qui isole du monde social, et apporte une vision très humaine des relations entre paysan et ses animaux. La terrible épidémie qui par précaution consiste à abbatre l’intégralité des cheptels semble absurde et génocidaire est en effet difficilement compréhensible. J’ai été ému par ce récit et les protagonistes qui éclairent les conditions de vie rurale, de l’engagement physique et émotionnel d’un métier et vocation, dont les difficultés ne cessent de compliquer leurs conditions d’existence.

Une très belle réalisation sans temps mort, telle une course vaine contre la montre et la mort, dans une sorte de huis clos champêtre étouffant. Les images tant des enclos que des champs, sont chargés de pression et d’angoisse de l’apparition de la maladie et de l’inéluctable fin, dont l’émotion est à son comble bien évidement avec le petit veau tout symbolique d’attachement et de solitude. Une très belle première mise en scène de qualité avec des interprètes engagés.

Avec les excellents Swann Arlaud (Une vie) et la belle Sara Giraudeau (Rosalie Blum), Isabelle Candelier (Cézanne et moi) et Bouli Lanners (L'effet aquatique), Valentin Lespinasse, Clément Bresson (Ni le ciel ni la terre), Marc Barbé (Pension complète), India Hair (Crash Test Aglaé), Julian Janeczko, Franc Bruneau, Jean Chauvelot, Géraldine Martineau, et en famille Jean Charuel, Jean-Paul Charuel et Sylvaine Charuel.

Le film Petit paysan, distribué par Pyramide Films est disponible en DVD dans les meilleurs bacs dès le 9 janvier 2018. Il est proposé en version sous-titrée français pour souirds et malentendants et en audiodescrition pour aveugles et malvoyants. Dans les suppléments, le documentaire du film, ainsi que trois courts métrages d’Hubert Charuel, Diagonal du vide (2011), K-Nada (2014) et Fox-terrier (2016).

3 étoiles

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18 janvier 2018 4 18 /01 /janvier /2018 17:56

Un grand merci à ARP Sélection pour m’avoir permis de découvrir cette sympathique petite comédie réalisée en 2017 par Florence Quentin, qui pour son quatrième long métrage nous entraine dans le verve des comédies de boulevard. 

Le ras le bol d’être sans cesse pris pour une bille par sa belle-famille dans son garage, Gérard Morlet, décide de tout plaquer. Il se rend dans un petit village perdu du Gâtinais, afin de racheter le garage de Rico, en partance pour le tour du monde avec sa petite amie Nadine. Il trouve une chambre dans l’hôtel de Barbara Manet, pour le moins à la ramasse. Gérard retombe dans ses travers de bonne pomme, d’autant que les sentiments s’en mêlent.

Une sympathique petite comédie pagnolesque, dans laquelle les gags et situations cocasses se mêlent aux aventures amoureuses sur fond d’abus, tromperies et arnaques vaudevillesques. Avec son petit air de théâtre de boulevard aux rebondissements et revirements, le récit se laisse suivre avec amusement. La réalisation est vive et alerte, ne perdant jamais le rythme endiablé d’un divertissement sans prétention. Le duo Depardieu / Deneuve en est à leur dixième participation, et s’en ressent par leur complicité évidente.

Avec Gérard Depardieu (Inspecteur la bavure) et Catherine Deneuve (Sage femme), Chantal Ladesou (Chacun sa vie), Guillaume de Tonquédec (L'étudiante et monsieur Henri) et Françoise Lépine (Tiens-toi droite), Grégoire Ludig (La folle histoire de Max et Léon), Benjamin Voisin et Blandine Bellavoir, Gauthier Battoue, Mourad Boudaoud et Jean-Marie Lamour, Céline Jorrion, Emilien Diard-Detoeuf, Simon Thomas et Jade Henot.

Le film Bonne pomme, distribué par ARP Sélection et sa page Facebook, est disponible en DVD et Blu-ray dans les meilleurs bacs depuis le 2 janvier 2018. Il est proposé en version sous-titrée pour sourds et malentendants, et en audiodescription pour aveugles et malvoyants. Dans les suppléments, des entretiens avec Guillaume de Tonquédec, Chantal Ladesou et Grégoire Ludig.

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17 janvier 2018 3 17 /01 /janvier /2018 18:19

Très belle série animée dramatique japonaise en 12 épisodes, réalisée par par Yoshihide Ibata, d’après le manga en 7 tomes de Nodoka Shinomaru, qui aborde avec beaucoup de subtilité le deuil et de la nostalgie, ainsi que tous les ressentis tels que la responsabilité parentale, le sens de la famille et la transmission filiale.

Jeune trentenaire célibataire, Sōta Tawara est concepteur de sites Web à Tokyo. Il revient dans sa ville natale à Kagawa sur ses congès, pour faire du rangement dans sa maison d’enfance, à la suite de la mort de son père qui tenait un sanuki Udon. Sōta retrouve son enfance avec nostalgie, et fait la découverte dans une boite à farine d’un étrange petit garçonnet aux cheveux blonds, avec deux oreilles poilues et une queue ne sachant parler.

Sōta comprend qu’il s’agit d’un Tanuki, petit chien errant et esprit de la forêt, qu’il appelle Poco. Très vite il s’attache à l’enfant comme s’il était le sien. Sōta retrouve son ami d’enfance Shinobu Nakajima, perdu de vue depuis son départ pour Tokyo, qui rêve que Sōta reprenne les soupes d’Udon. Les souvenirs de son père le hantent, que le petit Poco aide à surmonter ses regrets. Rinko Oishi, la sœur de Sōta, vient le retrouver pour l’aider et s’attache aussi à Poco, qui va les aider à mieux se retrouver et faire le deuil.

Littéralement La boule de cheveux d'or du pays d'Udon est un très joli film animé comme seul savent les faire les japonais tant dans la réalisation d'une belle qualité graphique que dans le type de narration, tout en subtilité et émotion, traitant des sujets aussi sensibles et pleine de pudeur. Entre dramatique et fantastique, ce petit conte nous entraine dans les regrets d’un fils vis-à-vis de son père faits de non-dits, comme envers sa grande sœur qui a eu la lourde responsabilité de remplacer une maman partie trop jeune.

La relation avec l’adorable Poco, fan d’une série télé, Gaogao et le ciel bleu, que l’on peut suivre à la fin de 11 épisodes, qui relate les aventures d'un extraterrestre Gaogao-chan et de deux humaines Mimi et Momo, avec également beaucoup d’humour et d’émotion. Déjà que Sōta est bouleversant de tendresse, ainsi que Rinko, mais plus encore Poco, tellement drôle et adorablement mimi qu’on ne peut que craquer devant son charisme.

Une réalisation magnifique, avec un parti pris d’une animation qui peut surprendre parfois, notamment dans certaines situations quelques peu criardes qui correspondent le plus souvent à un style typiquement nippon aux émotions chargée de pudeur. De même les textes qui se superposent issus du manga rajoutant aux dessins et dialogues une sorte d’accentuation. Pour le reste, la qualité du dessin, des personnages et des décors sont superbes, avec une couleur et une luminosité donnant à l’ambiance cette irréalité vaporeuse de l’état d’esprit des protagonistes.

La mise en scène est fabuleusement soignée, entre le présentateur qui résume l’épisode précédant tel un journaliste en donnant des informations touristiques, comme les suivants avant la série de Gaogao. Enfin, la bande musicale, notamment du générique est enchanteresse.

Notre petit Poco, est donc un Tanuki, issu de la mythologie japonaise, un yōkai (esprits) de la forêt, inspiré du chien viverrin, apparenté au raton laveur -confondu avec le blaireau- auxquels les Japonais leur attribuent des pouvoirs magiques. Symboles de chance et de prospérité, on les retrouve dès le Moyen Âge dans l'art et les contes japonais, notamment dans Pompoko d'Isao Takahata.

Avec les voix originales de Yūichi Nakamura et Shiho Kokido, Tomokazu Sugita, Mai Nakahara et Jun Fukuyama, Kana Hanazawa, Yuko Minaguchi et Kaede Hondo, Kujira, Akiko Kimura et Katsuhisa Hōki, Takaya Kuroda, Shinnosuke Tachibana et Kōsuke Toriumi, Yū Shimamura, Akiko Kimura, Hiroshi Naka et Yū Kobayashi, Jun Kaname, Takaya Kuroda, Yui Makino et Shiho Kokido.

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